Sur les chemins de l’Aconcagua

24 janvier 2009

Altitude!

Après quelques jours à visiter les diverses attractions des alentours de Malargüe, ma chère mère et moi nous décidons pour de vraies vacances du côté de la ville de Mendoza. Vie, vin et Andes à proximité, une destination regorgeant d’activités. Une fois installé dans un sympathique hostel, une seule certitude : la plus haute montagne des Amériques n’est pas loin, impossible de ne pas y prévoir une petite excursion.

Dès le lendemain nous optons pour un tour organisé proposant une montée en une journée de la route traversant les Andes vers le Chili, réputée très belle et offrant au passage une vue imprenable sur l’Aconcagua. Quelle ne fut pas notre déception de passer une journée entière dans un bus bondé avec quelques rares haltes de cinq minutes chronométrées et une guide aux explications véritablement inintéressantes. Ah si! Elle nous aura tout de même révélé une information essentielle pendant tout le voyage : la localisation des rares hôtels 5 étoiles. Nous étions sauvé… Quelques belles photos tout de même, à travers les fenêtres du bus, et de loin, très loin, l’Aconcagua.

img_0528

Lac de "je ne sais plus quoi" sur la route des Andes. La construction du barrage aura engloutit tout un village incapable de restaurer son économie depuis.

img_0539

Lit du Rio de Mendoza. Les parois atteignent jusqu'à 80 m.

img_0575

Anciens bains thermaux à la Punta del Inca. aujourd'hui condamnés pour préserver les lieux.

Rester sur un tel échec et ne pas y remédier aurait terriblement frustré le paternel alpiniste resté en Europe, et nous aussi d’ailleurs. Quatre jours plus tard, nous repartions sac au dos pour une petite expédition de trois jours dans le parc naturel de l’Aconcagua, avec pour objectif le camp de base de la face sud, nommé « Plaza Francia », à une altitude de 4300m tout de même. Inutile de préciser que les décors andiens à cette altitude ne sont pas ceux de l’Europe, comme vous pourrez vous en convaincre un peu plus loin.

Bien entendu la ballade ne se fait pas sans encadrement mais nous avons eu la chance de tomber sur un groupe très sympathique et éclectique. Trois jeunes israëliennes ayant tout juste terminé leur service militaire de deux ans et voyageant en Argentine pendant 6 mois. Un autre israëlien, dans la même situation, mais ayant amené son père pour, me confiera-t-il, lui nettoyer les poumons d’un fort tabagisme. Un couple d’Américains, adorables et qui ont vraiment aidé à mettre de l’ambiance, une jeune suédoise globe-trotter solitaire, et enfin une française en voyage pour trois mois, seule elle aussi. Quant aux guides, quoique peu causants, très professionnels et pas méchants.

Notre petit groupe de randonnée.

Notre petit groupe de randonnée.

Les marches en elle-même étaient techniquement très faciles mais une donnée qu’il fallait gérer est l’altitude. Il s’est avéré que l’effet de l’altitude n’est vraiment pas le même dans les Andes. Peut-être à cause de la sécheresse et de la poussière omniprésente qui irrite les narines jusqu’au sang, toujours est-il que j’ai ressenti de belles migraines à une altitude pourtant assez basse, notamment au camp intermédiaire, pourtant à quelques 3300m d’altitude.

La première journée, nous sommes donc montés lentement vers le camp de base. Une marche facile, agréable et laissant le temps de profiter d’une longue soirée dans l’atmosphère d’un camp de haute altitude. La température sera par contre tombée très bas mais la contemplation des étoiles de l’hémisphèresud, de sa voie lactée et des nuages de Magellan, aura vite réchauffé les esprits.

Bien tranquille pour un casse-croûte.

Bien tranquille pour un casse-croûte.

Camp intermédiaire, d'un comfort innatendu à cette altitude. Mijoté de poulet pour repas!

Camp intermédiaire, d'un confort inattendu à cette altitude. Mijoté de poulet pour repas!

Pas d'inquiétude, seulement là pour déposer le docteur du camp.

Pas d'inquiétude, seulement là pour déposer le docteur du camp.

Ca caille!!!

Ça caille!!! N'est-ce pas maman!?

Je confirme!

Je confirme!

Le lendemain départ de bon heure pour l’objectif du trek. Une marche techniquement très facile mais l’altitude causant cette fois de bien beaux dégâts. Les décors étaient quant à eux lunaires, présentant des couleurs donnant une impression de photos-montages. Il n’en est rien! J’éprouve encore un sentiment très fort au souvenir de ces décors uniques en leur genre. Mais même passé la barre des 4000m, pas un soupçon de neige, sauf un glacier, néanmoins entièrement recouvert de roche . Le décor donne envie de courir mais croyez-moi, vous essayez une fois et l’altitude vous rappelle vite à l’ordre.

N'est pourtant pas un photo-montage.N’est pourtant pas un photo-montage. Couleurs naturelles.
-)

Deux faces sud, choisissez la plus belle :-). L'altitude se voit non?

L’effort en aura valu la peine, une vue imprenable sur la face sud de l’Aconcagua se présentant à nous. Cette face n’est pas la voie normale empruntée par la plupart des expéditions. Pour donner une idée de la difficulté, sur toute la saison 2008, deux alpinistes auront attaqué cette voie contre 6000 ascensions du côté nord. En gros, il s’agit de gravir 3000m de dénivelé quasiment vertical en autonomie pendant cinq jours dans la paroi. Et gare à l’aventurier pris par le mauvais temps… Une des faces les plus meurtrières.

A l'extrême gauche, la voix des polonais.
Face sud de l'Aconcagua.
Face sud de l’Aconcagua

Une descente toute en douceur pour une nouvelle nuit au camp. Pour ne vous épargner aucun détail, avouons aussi que l’eau de glacier en aura rendu plus d’un malade. Fin du séjour mais une satisfaction sans égale! Merci maman, pour ces choix inconstestables.

Une Réponse to “Sur les chemins de l’Aconcagua”

  1. béa said

    la classe §

    super ces vacances à deux et plus !
    vite la suite des nouvelles
    béa

Laisser un commentaire